Les canards ont bien du courage...
Par Alexandre Oberlin le mercredi 24 avril 2013, 15:43:00 UTC - Bric-à-brac - Lien permanent
Les pauvres ont plus de mal que les rats, pigeons, mouettes ou renards pour s’adapter à nos ordures
C’est le mois d’avril. Il fait beau. Je suis au bord d’une petite rivière, tout près de la frontière franco-italienne. Au bout d’une l’allée ombragée de platanes et d’eucalyptus, on voit la mer et ses moutons cent mètres plus loin. Je donne du pain à un charmant couple de colverts.
Idyllique ? Oui, mais:
- l’eau est gorgée de lessives, gels douche et autres poisons lents que tant de truffes jugent indispensables à leur sex-appeal ;
- les berges sont jonchées des divers emballages de produits alimentaires industriels : bouteilles d’eau minérale, canettes de bière ou de soda en aluminium, copieux résidus d’orgies MacDonald’s, sacs plastique (aujourd’hui on les paye, mais ça ne change rien, sauf pour le chiffre d’affaires des supermarchés)...
- vous avez intérêt a regarder où vous marchez, car le site est affectionné par les promène-chiens...
On se sent très bête en tant qu’être humain de donner trois bouts de pain à ces canards quand on leur a empesté leur cadre de vie (si ce n’est complètement confisqué pour en faire ces lotissements-prisons qui font rêver ceux qui n'y ont jamais vécu). Difficile en effet aujourd’hui d’avoir la conscience aussi tranquille que Charles Trénet quand les canards lui disaient dans son « Jardin Extraordinaire » (en remuant leur derrière) : « Thank you very much Mr Trénet ».