III

Ce n’est pas un mystère : l’État a besoin de toujours plus de sous pour mener à bien sa mission sacrée d’abrutissement de l’individu.

Trouvez-vous parfois que pour l’État il y a deux poids et deux mesures dans la protection des intérêts suivant que vous représentez ou non un groupe organisé, de préférence avec un fort pouvoir économique ?

Je vais tenter un début d’explication à ce phénomène.

Les groupes organisés représentent un potentiel d’oppression de l’individu au même titre que l’État, avec toutefois plus d’imagination et d’efficacité pour gruger le quidam, par exemple lorsqu’il s’agit de grands trusts qui s’entendent entre eux pour pratiquer le prix maximum qu’ils pourront obtenir. Une fois que ces trusts ont pris en main la fourniture de biens essentiels, comme l’eau, l’électricité et les télécommunications en tous genres, ils représentent de fabuleuses machines à faire du fric. Plutôt que de se charger de ces prestations de base, l’État et les collectivités locales, sous les mots d’ordre sacrés de « libéralisation » et de « privatisation », les a déléguées, ce qui pour l’État pas trop fûté comme pour les trusts aux dents longues est tout bénéfice. Comme d’habitude, c’est le dernier de la chaîne, vous, moi, celui enfin qui a accepté de trimer toute sa vie pour les intérêts des autres, qui règle la note.

En résumé, État et trusts, même combat.